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L’indubitable nécessité de l’esprit critique

Les menteries de Donald Trump; les théories complotistes anti-vaccin; les empoisonnements aux Tide Pods. Les flat-earthers. En regardant aller les choses, je ne peux m’empêcher de penser à quoi ressemblerait le monde si le développement de l’esprit critique était davantage mis en valeur dans notre société.

Censurer toutes les bêtises que l’on peut trouver sur internet est une tâche impossible. Même si elle était possible, ce ne serait pas une vraie solution au problème; la censure est une pente glissante. Il est trop facile de virer dans le dogmatisme.

Tout comme les virus, nous sommes exposés aux bêtises et aux menteries constamment. C’est une fatalité; impossible de l’empêcher. Il faut plutôt bâtir notre système immunitaire mental: développer notre esprit critique. Questionner, analyser.

Une société démocratique ne peut assurer son avenir si ses membres sont incapables de distinguer le vrai du faux. Cela va de soi: dans une démocratie, la qualité du gouvernement est directement proportionnelle à la capacité des électeurs de reconnaître la malhonnêteté des candidats et de leurs propositions. Des électeurs avertis choisiront toujours celui ou celle qui présente des idées raisonnables. Ils disqualifieront ainsi les populistes qui ne basent leurs politiques sur aucun fondement scientifique.

Tout comme le droit de vote, l’esprit critique n’est pas propre aux intellectuels. Il est accessible à tous ceux qui mettent l’effort à le développer. Tout le monde en est capable; il faut seulement s’outiller. Pour se faire, je recommande fortement le livre “Petit cours d’autodéfense intellectuelle” de Normand Baillargeon. Il est d’ailleurs disponible en format podcast gratuitement sur Radio-Canada!

Évidemment, on ne peut demander à tous les membres de la société de se taper 7h de livre audio sur leur temps libre. D’une certaine façon, il est “trop tard” pour les générations actuelles d’adultes. Le système d’éducation est le seul agent de la société capable d’inculquer des notions intellectuelles à la grande majorité de la population. Puisque l’esprit critique s’agit d’un pilier fondateur d’une démocratie saine, il devrait faire partie du corpus scolaire dès le secondaire. L’école doit enseigner la lecture, l’écriture, et la pensée critique!

J’ose espérer qu’un jour, cet idéal se réalisera. Aucune autre notion académique, mis à part l’alphabétisme, ne saurait assurer la pérennité de notre société.