L’humanité est en constante évolution. S’il a bien quelque chose qui nous distingue du reste du monde animal, c’est notre capacité à développer de nouveaux outils et de nous organiser en société complexe. Mais tout progrès n’est pas égal.
Le progrès que nous faisons à travers la mise en place de mesures sociales est éphémère. Malléables, ces mesures peuvent facilement être renversées par une génération future. Ce type de progrès est sujet au principe entropique: il a tendance à revenir au chaos, à se dégrader avec le temps. Il faut mettre de l’effort pour le conserver, en sensibilisant les générations futures à son importance. Par exemple: le droit à l’avortement aux États-Unis, ou la liberté des femmes en Iran. Des gains comme le suffrage universel ou l’abolition de la peine de mort ne seront jamais acquis pour toujours, car ils sont ancrés dans les valeurs d’une société. Ces valeurs sont toujours en évolution, et donc le progrès associé à ces valeurs sera toujours sujet à débat.
En contrepartie, le progrès technologique est plus permanent. L’agriculture, l’irrigation, la poudre à canon, l’optique, l’électricité… contrairement au progrès social, ces technologies interpellent notre instinct de survie de base. Pourquoi brûler du charbon pour se chauffer quand on peut brûler de l’huile ou générer de l’hydro-électricité? Les avantages qu’apporte ce type de progrès sont universels. Toutes les cultures humaines y voient quelque chose à gagner. Il est donc peu probable que ces technologies soient perdues avec le temps.
Cette constatation m’apaise. Peu importe les gouvernements rétrogrades et fascistes qui se succèdent à la tête des grands pays de ce monde; nous avons des acquis qui ne seront jamais perdus, et l’humanité continuera toujours à évoluer vers un monde meilleur. C’est aussi ce qui me rend espoir pour la lutte contre les changements climatiques. Nous trouverons des solutions technologiques pour ce grand défi du 21e siècle, et ces solutions seront plus efficaces et durables que les politiques environnementales actuelles.