Alors que plus de 10 millions d’hectares de forêt brûlent au Canada cet été, et que les gouvernements provincial et fédéral redoublent d’effort pour trouver des excuses pour leur inaction face au réchauffement climatique, je songe à l’avenir que je lègue à mes enfants.
Cet été m’apparaît comme celui où nous avons enfin atteint de point de non-retour. Pas vraiment celui du réchauffement climatique; le GIEC a déjà annoncé que ce réchauffement est maintenant inévitable il a de cela plusieurs années maintenant. Non, je parle du point où l’effet du réchauffement climatique se fait maintenant sentir dans notre quotidien. Les sécheresses. Les feux de forêt. Le ciel orangé, le smog et l’odeur de fumée. Les chaleurs accablantes alternants avec les orages violents à toutes les semaines. Les inondations. Les tornades dans la région de Montréal.
Nous y sommes. Le moment où plus rien ne sera plus pareil. Où tous les étés ressembleront désormais à celui dont nous faisons l’expérience actuellement.
La spirale est enclenchée. Les sécheresses provoquent des pertes pour les agriculteurs. Le prix des aliments ne pourra qu’aller en augmentant. Et cela, en sus de la crise d’inflation actuelle, qui n’est pas le résultat du réchauffement climatique mais simplement de l’irresponsabilité des banques et de l’avidité humaine. Les gens devront se serrer encore plus la ceinture. L’écart entre les riches et les pauvres ne peut qu’augmenter. Cela accélérera les tensions sociales. Nous ne pourrons pas sortir de ce cercle vicieux sans un changement de paradigme sociétal.
Nous sommes aux limites de la culture individualiste que le capitalisme a engendré. La recherche du bonheur individuel ne peut se faire qu’aux dépends de celui de son prochain. Emprunter au futur; c’est la clé pour maximiser son bien-être et ne pas avoir à faire face aux conséquences de ses actes irresponsables.
Les gouvernements démocratiques se cachent derrière leurs “mandats” et “programmes”, qui sont calibrés pour faire plaisir à la base électorale pendant quatre années seulement. Au delà de ce mandat, à quoi bon? Ce sera le problème du prochain gouvernement. Je déteste ceux qui jettent le blâme de l’inaction du gouvernement à l’électorat, qui refuse de voter au pouvoir une équipe qui prend le réchauffement climatique au sérieux. Foutaises! Planifier pour le futur, c’est une responsabilité élémentaire en leadership. Vous n’aviez pas de plan vert dans votre programme? Tough luck. Faites en un. Maintenant. C’est votre responsabilité. Ne pas prendre acte de l’urgence d’agir est une négligence criminelle.
C’est terminé, la recherche du bonheur. Bienvenue dans le nouveau monde. Il faut penser aux autres maintenant. Il faut être responsable. Jeanne et Arthur: je suis désolé que vous ne pourrez plus profiter de tout ce dont j’ai pu profiter ces trente-huit dernières années. Mais j’espère que ce changement de paradigme fera de vous de meilleures personnes que nous l’avons été. Votre génération sera plus altruiste, responsable, et exaltée. Ou tout simplement la dernière.